12 avril, 2025

Bertrand


Je n’ai pas la tête à traîner sur le net. Deux rayons de soleil et me voilà dehors à bricoler ou errer sur la lande avec miss Molly. Je m'auto déborde avec toute une liste de tâches sagement listées sur mon bloc de flibustier.
Celles qui ne sont pas finies le jour attendent le lendemain.  

J’ai dégoté dans la bibliothèque du Reup,  qui attend sagement son sort dans moult cartons, un livre sur Du Guesclin. Jusqu'à présent, je ne connaissais de lui que l'école privée dans ma ville d’hier, établissement qui fût par la suite lors d'une modernisation et d’un agrandissement conséquent renommé en l'espérance. Pourquoi avoir changé le nom ? Aucune idée. Il fallait sûrement un truc bateau, pour les parents d'élèves, l'espérance que leurs chiards en chient moins qu’eux. Mais je ne vais pas me répandre sur les écoles privées en ce moment, dont je me demande pourquoi nous, je veux dire, l'état en déroute financière, les subventionne toujours. Mais revenons à Bertrand. L'édition est de 1934 un certain M.S Coryn et franchement c'est une pépite.


 Je le dévore comme une série moyenâgeuse de haute qualité. Je me demande même pourquoi, à l’heure où on nous pollue de Vikings et autres histoires de l'an mille et des brouettes générées par l’IA, personne ne se soit penché sur le scénario d’enfer de la vie de ce large d'épaules breton. Min-dieux, souvent la réalité dépasse la fiction. Et puis il y a la CHEVALERIE, avec toute la partie honneur et respect de la parole, que cela implique. Avant que ce mot ne soit galvaudé par les gueux ou les infidèles. (Infidèles dont je fais parti, mais le placer c'est fun, très tendance en ce moment, ça remonte mes stats.)

Il y a même un p'tit coté meetoo dans ce tas de feuilles jaunies, avec sa Tiphaine qui contrôle les actions politiques de son Hulk de mari.

Voilà je ne l’ai pas terminé parce qu'avec tout les travaux de printemps qui m’attendent je ne peux, innocemment, rester à bouquiner l'aprèm. Débordé, entre la sortie pain, le jardin qui respire le courlu et la todo liste du Bosco, je n’ai pas deux heures pour m’avachir dans le canapé de la dunette plein sud...

Il me fallait une chute à cette note. Je l'écris donc un mois et deux semaines plus tard. Tout ce temps, pour lire un livre passionnant, moi qui en lisait trois par semaines fut un temps, je suis effrayé par le mot vieillir. Et puis j’ai lu ici ou là. La dégringolade de la lecture.


Je renforce les statistiques sur la chute de ce média chez les vieux dernièrement.
Voilà on ne lit plus.


On zappe.

Voilà un mot qui nous ramène fissa au monde d'aujourd'hui, et ses starter-kit. Quoique, entre ce pavé sur  le moyen âge et l’affolement de ces derniers temps dans ce que je lis à droite ou à gauche, il y a de curieuses analogies. Comme quoi lire, non rien.



En tous cas si je repasse dans le neuf cube avec un peu de temps, cette fois,  j'irai voir la tombe de ce Bertrand, royalement enterré dans la basilique au pied de son roi, prévoyant ce charles, sûrement pour continuer à le servir dans l'au delà.


06 avril, 2025

Pas de clôture !

 


Voilà pile deux semaines qu’elle est à bord. La belle Molly a chamboulé mon emploi du temps de vieillard. Mais ne brûlons pas les étapes.

La perte de Buck a été un vide immense dans la casbah. Au troisième mois, et bien que nous n’ayons pas libéré les cendres du fils du vent, toujours dans mon coffre sous la dunette,  nous avons décidé de reprendre un kien. Bon cette fois-ci pas un chiot, trop de souvenirs. Non, il y a tellement d’animaux malheureux. Un sauvetage nous semble plus adapté. Le fantôme du précédent hante encore chaque recoin du navire.

Nous commençons pendant quelques jours à scroller, mais le déroulé, c’est comme pour Tinder, tu matches dans l’appli, la avec des cœurs, mais niveau feeling y' a rien qui passe.

Entre-temps un entrefilet dans le canard local nous informe que plus de quatre vingt clébards ont été saisis chez un particulier. Nous voilà donc en route vers un refuge du périmètre ou certains ont atterri . Les animaux sont bien traités , mais l’annonce a attiré la moitié de la plèbe du périmètre. On peut se foutre de ma poubelle trentenaire de Beetle, il y a encore des R21 qui circulent.Donc autant de chances d’obtenir un canis pur sang que de gagner à l’heureux-million. Surtout que nous avons un handicap de taille sur le fameux questionnaire d’adoption.

Pas de clôture.
Juste une haie. Une personne à temps plein. Un jardin. MAIS : 

Pas de clôture .
Niet.

Bon, on sort un peu déçu. Du coup je reprends mon scroll et je vois qu’il y a deux de mes coups de cœur à une SPA cette fois ci, mais à cent bornes. Cent bornes de plus. Les pirates n’ont jamais peur de louvoyer, on passe donc par le pont de saint Nazaire. Madame a toujours le vertige. MDR.

On arrive un peu tard. Cela va fermer Sur les deux, l’un est un magnifique setter, qui est en désintox pour un mois minimum, sa maîtresse l'ayant drogué car trop ‘remuant’  en appartement, (et moi qui n’est pas de clôture, smiley) , l'autre une adorable staff toute mimi, mais qui impressionne trop le bosco, elle utilise son véto.
Une semaine passe nous tentons en dernier recours la SPA locale perdue au fond des bois.
Rebelote avec la sentence :

Pas de clôture.
Mais je vais quand même voir les chiens, pendant que le bosco se fight avec un cerbère pour une fois gardien de toutous.

 - Je n’irai pas voir les chiens, si je ne peux pas en adopter.

C’est chaud. il y a les cages avec ces yeux partout. Au milieu, une grande cour grillagée ou les chiens se détendent un peu les pattes. Comme toujours les aboiements ici ou là. C’est un passage tendu, tous ces cris. Au milieu de la cour ou tourne une meute hurlante, assise au sommet d’un monticule, elle me regarde.

Juste un regard. Je rentre. Le bosco a terrassé le cerbère et nous sortons avec la chienne au regard. Le courant passe.

Quelques jours plus tard, elle est sur le rafiot. Renommée Molly, elle bouscule ma vie du premier matin où elle se réveille. Me voilà avec vingt bornes par jour. Tout se fait désormais à pied. Évidemment je dors mieux. Elle mange tout ce qu’elle trouve, dépouille mon seau de petits bois et en fout partout. Je ne sais rien de son passé, à part son long séjour au refuge. Elle est marquée trois ans, mais ses dents ne sont pas toutes sorties et la travaillent toujours. Je pense que le véto, vu sa grande taille, s’est fourvoyé. Au regard de comment elle lape dans les caniveaux elle a dû vivre un moment dehors. Comme bibi a son âge. Sinon c’est une crème. Si un chien fonce vers elle en aboyant , beaucoup sont en liberté dans le périmètre, elle le laisse venir, à un mètre se penche sur ses pattes avant, lève son pont arrière, montre ses jolis crocs et lâche un WAAAFF retentissant qui stoppe net le malotru. 

Je commence à être un peu long. Une dernière. 

Je lui ai acheté un tibia de bœuf pensant que cela l’occuperait plus que les bouts de bois. Je pars me laver, certes je suis un peu long. Y a du taf le matin pour reprendre forme humaine.Je reviens, de l'os, il ne reste qu’un moignon. 

Voilà, la reine Molly qui vit désormais sans clôture, une vraie vie de kien.


29 mars, 2025

Bill tu charries avec ton Office 523,69543 !

 

 Je me suis fait la réflexion en lisant le post de lolobobo sur blousquaille.

Ma moitié qui utilisait professionnellement aixelle, a voulu prendre après son départ de sa boîte, un version office 365 sur son ordi, pour ‘ne pas perdre la main’ en recherche de taf.
Je suis depuis des années converti à la souplesse de libre Office, mais ne pas contrarier sa moitié à un coût, mes loulous.

Bref la première année abonnement krosoft de 69 balles. C’est reuch, mais bon je peux même faire joujou avec des produits aussi nazes que team. Vu que je suis tout seul, l'équipe est restreinte. Et puis de mes dernières années de turbin, j’ai gardé un regard circonspect sur cet outil soit disant d’entreprise, bavard, chronophage et bien moins utile qu'un coup de bigo. Sans compter que n'étant pas de la génération Z, j’ai jamais su rechercher et retrouver dedans une conversation avec un lien ou une invit. Bref j'étais déjà dépassé.

L'année est passée. J'ai bien reçu un mail fin février, krosoft me disant que mon abonnement 365 serait renouvelé fin mars, mais des mails comme ça on les lis en travers.

Erreur

Je vois sur le fameux relevé PayPal un montant de 99 € pour Microsoft 365
Je pense que quarante trois pourcent et des brouettes d’augmentation en un an, si je sais encore faire des calculs, c’est mieux que les droits de douane de l’agent orange ricain.
Évidemment j’ai résilié la mise à jour automatique
Bye Bill. On a débuté en même temps dans le zéro et le un, t'a mieux réussi que moi, mais là tu t’es  chopé un pet au casque.

Du coup j’ai aussi basculé mon autre Pc , le ‘vieux’ windows 10 sous debian 12. Je supportais plus le temps de démarrage, et les temps de latence interminable liés à l'anti-malware qui bloquait mes applications.

Bref me revoilà revenu au bon vieux temps d'Unix, des forums et de la ligne de commande.
Ça c’est drôlement amélioré niveau ergonomie ce linux. Un vrai faux window.
Vu que j'utilisais déjà sous fenêtres des logiciels open source , j’ai retrouvé mon gimp, mon keepass, darktable et firefox bien sûr en plus de la suite incontournable libre Office.
Bon c'est tellement un plaisir, que j’ai abandonné le pc dernier cri de madame.

Voilà.

En parlant abandon,  j’ai quitté fessebouc il y a dix ans,  tweeter, non X  il y a deux , 


et je pense lâcher whatsapp dès que mon treebal se remplit un peu plus.
Je fais de la promo d’ailleurs. Français, même tonbreu et gratuit pour les particuliers.

Bon changement d’heure à tous, moi comme tous les papys j’ai du mal. Pas comme pour les changements de logiciels, on va vers le retour du Gcos, vous verrez l'Europe va bouger son derch.
Bon dimanche.








23 mars, 2025

le premier du printemps

 


J’aime pas laissé des notes pas trop rigolotes en tête de gondole. Du coup je me suis dit en finissant mon porridge, je vais mettre le premier coucher de soleil du printemps.

D'abord parce que j’aime bien les couchers de soleil et leur appel de la pénombre.
Et puis ,ça va me permettre de zoner un certain  temps,voir un temps certain, si le grand krik me les lache , loin du ternet et sous la pluie des chemins creux. En compagnie de Molly qui vient d’arriver sur le bateau après une vie mouvementée et nécessite une attention totale. La, mademoiselle découvre le sable.

Inutile de vous dire que je suis gaga. Mais bon j'ai l'age.
 @+


19 mars, 2025

Cinq ans ? vraiment ?

 


 Il y a comme une chaîne dans les blogs que je lis dernièrement sur la date des cinq ans du confinement.

Je n’y aurais pas pensé si on ne m’avait pas soufflé, donc je ne suis pas seul, smiley.

Je me demande pourquoi cette piqûre de rappel, cet anniversaire bizarre, c'est le cas de le dire, si ce n’est pas une petite promo pour le i-manuel de survie promis par notre président.

Vous savez comme les petits vieux yoyottent. Dans ce qu’il me reste de comprenette, ce COVID n'était qu’un épisode de plus à cette petite vie de yin et de yang. Juste derrière le service National, et bien après mes années lycée dont on célèbre demain l'arrivée du Courlu, qui tape plus d’un demi siècle de célébration.

Quoique comme beaucoup, ma vie à basculée depuis. Je me suis décidé bien qu’en rab de quelques années de cotisations à prendre ma retraite.
J’ai aussi déménagé suite au second passage du confinement.

Et surtout, vu la vague de complotistes et autres grands amateurs de rumeurs, je ne loupe plus une vaccination, moi qui tremblais depuis toujours sur les piqûres.

En fait j'ai presque tout oublié du confinement, heureusement qu’il me reste une pile de notes  , ça s'appelle surement cela, vieillir heureux.

Voilà demain c'est le courlu, enfin le printemps !
Carpe diem les loulous .















18 mars, 2025

Aout trente quatre



J’ai juste le temps de poster une vieille photo ou deux.

A deux jours du Courlu, je trouve qu’un petit tour sur la côte d’azur en 1934 avec le tonton René c’est tendance

 
la promenade des anglais. Elle me semble moins large aujourd'hui. Tiens toujours à Nice , la plage et le casino. je vous en ai déjà causé, le tonton semblait un peu joueur. je le remet pas le casin. déjà quand mamy Marianne m'emmenait tout mioche pour les kansseva de Noël il était plus la.


Allez ! On file a sainte Maxime, tiens la plage. On est Aout trente quatre. ça cogne.


Une autre vue de cette plage


On va filer a Juan les pins , il fait peut être moins chaud au casino


Non, un petit tour sur la promenade, on attrape le maillot dans la tire et hop on se jette à l'eau








Allez hop retour vers l'hôtel à Cannes


l'hôtel victoria

 
on se change et on file par la rue d'Antibes au port





Demain on prend le bateau en tête de gondole pour rejoindre les iles saint Honorat




14 mars, 2025

les bernaches en shopping

 


Souvent, mes notes d'hier partaient d’une photo.
Quand je lis ici ou aujourd’hui j'étais déjà dans le mouve.

En passant par Paris Nord II hier a la recherche d’un 712 slim pour madame, nous n’avons pas toutes ces facilités shopinguestes dans notre nouveau repaire, bref en barrant en maraude, je suis tombé sur ce couple de bernaches au feu.

Tranquille mémère, je traverse en remuant du croupion à la vue de l’herbe fraîche au pied du feu rouge.

L’espace d’un instant, l’espace d’un instant SEULEMENT, comme chantait Brel, je me suis parachuté dans un film de Miyazaki.

Le temps à ralenti, enfin c’est étiré, le feu rouge semblait anormalement long et je ne quittait pas des yeux dans un zoom bizarre, madame entrain de déguster l’herbe si verte de printemps au pied du mobilier urbain.

C'est un signe , mais lequel je n’ai pas encore la solution.

Le temps que je décroche mon téléphone du Waze pour prendre la photo du jour, le feu est passé au vert et les furies de boîtes en fer blanc derrière moi on remis tout de suite chronos à sa place.

Voilà si vous avez la solution pour ce présage faites moi signe, c'est le cas de le dire.

Ma virée parisienne se termine, me laissant un peu sur le carreau, la fatigue c'est plus ce que c'etait. je vais tenter une aventure, redescendre ma Beetle sans contrôle technique depuis cinq ans. Une vidange et un filtre, niveaux vérifiés, ainsi que les pneus. A vingt six ans pour une tire, ça lui fait presque le même âge que moi. C’est comme les canis on multiplie par sept. J'écris cela pour exorciser le voyage, les pirates étant de base, des gens très superstitieux.

De toute façon cela va faire une note complémentaire , comme celle de ma cent, je suis un bon gros macho d’automobiliste-cycliste, c'est pas incompatible, j’aime ma ferraille.

Bon dredi 

@+  si dieu platane me prête vie !

 


12 mars, 2025

Vive les liens

 


 J’ai décidé de me poser un peu. Quand je suis en déplacement downtown comme cette semaine, je cours trop. J’ai une liste de tâches bien classée , deux par jours et pourtant j’en rajoute sans discontinuer.
Je me demande si je suis pas un hyperactif qui s’ignore.

Bon ça va un moment, l'âge me rattrape et je dois me poser à un moment, souvent l’aprèm. La machine renâcle. Je respire un peu sur le canap et je m’enfile un vingt cinq de wasser sirop de violette. No comment, je sais, je deviens sage.
J’attends que la respiration reprenne un cours normal et que ma fatigue disparaisse. 


 

Le chat mochi regarde par la fenêtre, puis se roule et s’endort. Il n'est pas habitué à avoir autant de mouvements la journée.
Donc je blogue à ce moment, puisque c'est reposant.
Je pensais que les blogs étaient  has been avec tous ces réseaux qui ont envahi le paysage internet.

Ben, je m’es gourré.

Un petite nouvelle, récemment ajoutée dans ma blogroll, a mis quelques liens sur une de ses notes.
Comme j’ai du temps quand je ralentis, j’ai suivi les liens.
Ha les liens comme disait Nicolas, y a que ça de vrai.
Donc je suis tombé sur des notes sympa, avec des blogrolls , donc j’ai continué cahin cahan a dérouler la pelote.
Oui, les blogs sont bien vivants. Ces jeunes écrivent tous les jours, se font des chaînes, commentent.

Incrédule, je suis resté.

Je les rajoute donc petit à petit dans ma liste de blog. Et mon reader est content aussi.
Voilà.
Une petite note de canap, vite fait.

Vive les blogs.


Hop @+



04 mars, 2025

Empaillé comme un goupil.

 


Je venais de m'arrêter là pour mettre dans ma boîte à images un cliché pour le blousquaille.

C’est ma seule participation désormais aux réseaux sociaux. Une photo par jour, et encore  les jours ou je zappe pas.

En me retournant pour rejoindre mon paquebot que j’avais garé sagement à l'entrée d’une impasse, j’ai vu le panneau ‘pas de déchets sauvages’. Dans un coin de nature aussi perdu, je me suis dit que les vandales poussaient loin.

Jusqu'à ce que mon oeil ne soit attiré par un regard fixé sur moi depuis le muret. Une tâche orange.le temps que mes mirettes focalisent, j’ai mis deux secondes à comprendre qu’il n'était plus en vie. Un déchet sauvage du siècle précédent . M'étonnerait qu’il y ait encore des taxidermistes dans le périmètre.  Ha...qu’il est laid, mais quel vandale à été assez culotté pour mettre ce déchet sauvage de goupil la ?


Finalement l'idée m’a amusé, je me vois bien tout taxidermé, momie plantée au milieu d’un bois  pour faire fuir les chasseurs. Comme si j’y étais tiens, le sursaut de l’homme habillé fluo, avec son nez tout rouge et son œil torve, puis le choc de la chevrotine pour se venger de sa frousse.

Mais en tant qu'embaumé, je pourrais aussi me rendre utile, j'ai lu ce jour qu'il ne fallait pas mettre un mannequin dans sa voiture pour utiliser les voies de co-voiturages car les nouveaux radars, grâce à l'IA, dédectent la supercherie. Si vous voulez évitez les 135€ vous pourrez me poser sur le siège passager.

Et même me coller un sent-bon bagnole , style sapin vert, sous la casquette, si vous trouvez que je renaude trop la paille humide. J'insiste ça ne me dérange nullement, ça me ferait mème plaisir, continuer à faire des niques à la  prevoté.

Voilà, de quoi faire une note de rien sur Mars. Remettre la machine en marche car ma cosse me désosse dernierement, vite fait, en attendant le retour du  printemps, courlu . 🤟🏼




23 février, 2025

Penser à résilier


 

 Je n’en aurais pas parler ici, si, en roulant sur l’A11 ma tire encore blindée de cartons, c'est fou ce qu'on entasse en une vie,  je n’avais entendu cette étrange anecdote racontée par le speaker radio, sur le président Lincoln la veille de son assassinat. Il avait fait un rêve étrange où il errait dans un grand bâtiment sans vraiment trouver la sortie.

Je fais souvent ce même rêve , bien que je n'ai rien d'un géant politique. Ce cauchemar est un binz pas possible qui me laisse en sueur en pleine nuit, où je crains de me rendormir pour affronter la suite. Car souvent l'épisode suivant reprend de plus belle. Un bâtiment sans issue ou je cours sans fin. En plus les escaliers, les sauts, le cardio c'est plus mon truc.

Cette nuit, la situation s'est compliquée par rapport aux dernières fois. J’avais un tableau enveloppé sous le bras. Pour récupérer le dit tableau, j’ai du éviter quatre marlous qui l’avaient en main au sortir d’un trafic blanc, ou d’un e-vito, toute ces estafettes se ressemblent pour moi.  Ils se sont engouffrés  dans l’immeuble aux vitres teintées. Hum. Ou j’ai récupéré la Kriss Vector SBR gen 2 je ne sais pas. Mais cette schmeisser fait de sacrés trous dans le placo, surtout en calibre 45. Jolie sulfateuse, une référence pour faire mon influenceur. Si vous voulez saloper, vous avez toujours l’AK-47 beaucoup plus répandue, mais qui refait la déco des salons du périmètre. Les moments de pure adrénaline ne restent jamais dans ma mémoire, même IRL. Comme si ma rétine declenchait une mini coupure de son et d’images , effacement de l'historique de ces instants la.

 Zappe

Bref je suis rentré dans le bâtiment et n'étant pas en Dupont proshield, heu en combinaison de peintre, j’ai déliré sur l’ADN en fuite toupar en parcourant les couloirs mon paquet sous le bras. Un vrai jeu de plateau, avec une bande son feutrée remplie de claquements de portes et de cris lointains. Finalement, coincé, j’ai rouvert les yeux, dégluti, repris mon souffle et attendu un peu avant de pioncer à nouveau.
Les premiers oiseaux chantaient. 
Je me suis finalement assoupi, sans retourner dans ma série Netflix personnalisée. Je ne vois pas d’ailleurs, l'intérêt de conserver mon abonnement vu qu'une nuit sur deux je vis à cent à l’heure entouré de loufiats tatoués et autres coupes jarrets iroquois du vingt et unième siècle. En plus rien que des épisodes glauques et éreintants . Il faut que je pense à résilier, avant fin février, ce maudit mois est fait pour.



09 février, 2025

histoire de piafs



Dès que je passe trop de temps à relire une note, à changer un mot, rajouter de la ponctuation, bref pinailler, je sais que c'est mort. Hop poubelle !

Surtout sur février !

J’ai passé l'après-midi sous un palétuvier ou un de ses cousins à mater le manège de deux pélicans bruns.
Avouer qu’il y a plus dur comme fin de vie pour un pirate.
Je dis brun car je pointe aussi ici les oiseaux sur l’appli smartphone Naturalist en géolocalisation. C’est mon nouveau dada.

Évidemment j’ai fait quelques erreurs au départ entre les tourterelles qui ne sont pas “d'Amérique” Mais ont la “queue carrée” ou le fameux pélican “gris” et pélican “brun” par exemple.
Il me semblait gris, mais ils sont bruns, contrairement aux bonhommes qui, quand ils sont gris, ne sont pas tous brun.
Smiley pour qui vous savez.
On me rappelle gentiment  à l'ordre par mail. C'est ça qu'est top quand vous pointez la faune. Je fais le Kéké , mais même en Bretagne je me fourvoie entre le tourne pierre a collier et un autre césigues de bord de mer.

Ces grands volatiles de pelecanus sont des as du piqué. Des réincarnations de pilotes de Stuka ou de Zéro, c’est au choix. Ils rasent les flots à grande vitesse sur la longueur de la plage, puis montent à six mètres et hop un piqué à quatre vingt dix degrés. À à peine un mètre des baigneurs, à croire que ceux-ci attirent le menu fretin. Et sans tenir compte des cris d'effraies de ceux ci. Les goujons d'la mer doivent picorer sur ces viandes roses flottantes.


Mais revenons à mon couple de pélicans. Leurs va et vient me fait penser qu’ils ont un nid dans le renfoncement de la pointe entre anse céronne et anse coronelle.  Vers le haut de la corniche. Je ne m'y risquerai pas, ma dernière tentative de rando,


 à la recherche des traces de borgnefesse, avant hier, s'est terminée en crise d’apoplexie. Il faut savoir avouer son âge et gérer sa nostalgie de l'adrénaline.

Reprenons, à un moment monsieur part tout seul et revient dans le quart d’heure, mais cette fois à haute altitude. Impossible de vérifier la taille de son goitre.  
De loin quand il tourne au dessus des rochers on dirait vraiment un oiseau préhistorique, le retour du ptéranodon.

Pendant que je bignole, les quiscale merles se pointent pour finir mon sandwich. Voir m’en piquer un bout si je garde un peu trop le regard sur l'horizon.
Les miss toutes grises sont bien plus futées que les queums tout rutilants noir jaie, mais un peu trouillards et cucus.
A part faire le beau en moult parades de révérences envers ses dames, ce ne sont pas trop des épées. Gonzesses qui n’ont que faire de leurs sérénades et les rabroue vertement quand ils se permettent une incursion dans leurs zones de confort. Ces quiscale ont inventées le meetoo.

En rentrant, le sporophile rouge-gorge avait tapé mes bananes frécinettes sur le meuble de la cuisine. Un vrai chantier. Bon il a fait ça proprement et n'en a mangé qu’une. La plus mûre, ça va de soi.

Voilà une histoire de piafs, pour mettre un peu de soleil dans ce maudit mois de Février.
@+





02 février, 2025

l'rat d'la côte.

 


 J'étais dans une crique dès potron minet a ramassé des déjections plastique. Le jour est à peine levé sur mon menhir préféré. C'est une occupation qui me prend pas mal de temps à marée basse après les tempêtes. Trois furies d'Aura en trois jours, mais comme il ne pleut plus, je m'aère sainement en descendant le bord de mer avec un bâton qui me fait office de troisième jambe et mon sac Niké-A.
 
 

Je fais moitié déchets plastique, moitié bois flottant. Hier il y avait trop de plastiques, j'ai dû faire deux voyages jusqu’au bac à marée. Mais ce matin, plus de bois que de bouteilles d’eau minérales et autres cochoncetés. Avec le zeph qu’il y eu elles se sont envolées dans les grandes herbes le long de la route. Un joli saut de dix mètres en vertical. En retournant vers le fameux bac j’en ai déniché six planquées. Ce qui les dénoncent ? Juste le fameux ‘Kroak’ flasque sous mes croquenots.

Un vieux monsieur, enfin plus âgé que moi, je veux dire dans les quatre fois vingt et des brouettes, s'est arrêté sur le sentier des douaniers planté sur sa canne pour papoter sur la submersion du plastok. Il aimait bien ce glanage côtier avant.  Mais la, il ne peut plus, descendre les rochers est coton à son âge. Il m’a remercié chaleureusement, ça m'a paru étrange cette rencontre si matinale.
Puis il a repris sa promenade avec son labrador presque aussi vieux que lui. En remontant illico ou presque avec mon sac sur l'épaule, il avait disparu de l'horizon, lui et son cleps.

Faire le rat de la côte, me prend une bonne heure. Mais laisser les criques nickel est un vrai plaisir et je suis accroc au vent du large.

Tout travail méritant salaire, je suis payé en bois de toutes essences. Du petit bois pour l'année prochaine, si le grand krik me croque pas. Et des morceaux pour bricoler, voire fabriquer des chasses fantôme. On est jamais assez armé contre les ectoplasmes et autres farfadets du périmètre.

Dans mes fortunes de mer, hier il y avait un casque jaune, genre casque de chantier. Comme il y avait aussi une grosse et longue  corde de six pouces d’amarrage verte, j’ai monté au milieu du conteneur à déchets un tronc avec deux bras tordus élancés vers le ciel, habillé avec la corde et le couvre-chef rempli de bouts colorées au sommet. Un bel épouvantail, empereur des chasses marées. Obnubilé par mon second voyage et aussi, on se refait pas, pour avoir papoté grignotage du rivage cinq minutes avec une de ces aficionados de marche nordique aux yeux comme le ciel  et aux cheveux d’un argent flamboyant dans ce soleil d’hiver, j’ai oublié de vous prendre en photo le bonhomme. Je suis repassé ce matin, mais un autre rat de la côte, un vil fainéant, avait chipé le casque et la corde

Voilà première note de ce vilain mois de Février ou je vais faire le dos rond, croiser les doigts et jeter le sel en rab de ma popote par dessus mon épaule, 😝 gauche ça va de soi.

@+






24 janvier, 2025

Je tombe en sucre


 Je tombe en sucre, comme disait ma regrettée daronne. Je minaude pour un rien.

Il pleut des cordes, ce qui est un peu normal à cette époque de l'année.
Mais du coup le sirop d’la rue m’a laché. Je me suis fait un nouvel ami, mon poêle et un autre pour couronner mon autarcie, le congel.

C'était l’immense avantage du canis lupus, le sortir qu’il vente ou qu’il neige.
C’est, hélas, bien fini.
La, cette catin d’Aergie m’a pris le mou, et je sors plus de ma caverne. Forcément je cuisine plus, je vais donc prendre quelques kilos, ma gourmandise ayant dépassé ma soif, qui est pourtant légendaire.

Ce calfeutrage ne ralentit pas mes occupations, entre jouer la vestale, préparer le repas,  faire un peu de logiciel photo,  bricoler deux trois trucs inutiles, comme des nichoirs à mésanges,  la journée défile vitesse petit V. Et je vous parle pas de lire un peu,  ce fameux  ‘mort à crédit’, pécho dans la boîte à livre, en format livre de poche de 1966 avec une police ridiculement minuscule. Livre sur lequel je planche laborieusement avec mes binocles depuis plusieurs semaines page après page avant de plonger dans le noir. La sieste, ou le sommeil.

Comme un archéologue des mots. J’en suis même à recoller la couverture jaune froissée, cornée et qui barre en sucettes, avec les étiquettes de la même couleur d'amas-zone que je conserve sur un morceau de plexi sous mon bloc papier . 

Je suis un collectionneur d'étiquettes de logistique. Avouez que ce n'est pas banal. Mais ça m'évite de chercher le dérouleur de scotch quand j’en ai besoin.
Ce con à sa vie propre et n’est jamais où on l’avait posé la dernière fois.

D'où l’utilité de ces post-it collants aux termes nébuleux ‘B 24.6b driver AID 345’. Comme un code secret certainement pour ne pas louper ma boîte aux lettres ou pourtant, immanquablement, ils finissent leur chemin.

Quand je sors jusqu'à cette fameuse grottinette, je veux dire cette petite caverne à prospectus taillée dans le pilier de la porte du jardin,  ce fameux lien avec le monde extérieur, j’en profite, coiffé de mon ridicule  bonnet et couvert de ma veste canadienne à carreaux rouges,  toute aussi naze,  pour aller faire un peu de petit bois et rentrer un set de bûches. Le bosco dit que je ressemble de plus en plus à un charclo.

#CPAFO

C'est mon bol d'O2 journalier quand le fond de l’air est frais. La tempête de ce vendredi est pompon, celle de lundi s’annonce tordue aussi.

Sur Bluesky elles sont déjà là. Le nombre de nouveaux venus intéressés par mes bons points, je veux dire mes images toutes schmoutes, est impressionnant. Comme si un alien moche s'était gratté le fondement aux states, niquant son jouet X.

Sinon , ce matin en sifflant mon kawa, en cette semaine du lundi bleu,  la première chose que je me suis dis en regardant mes piafs grailler  en nombre sur leur balançoire :
T’es quand même encore pêchu pour une vieille brêle, tu crois que la fête va durer encore longtemps ?

Cela m’a rempli instantanément de bonne humeur pour la journée. Mais ce n’est pas une raison pour laisser mes clefs sur la porte, en cas d’interruption de programme, le bosco ne pourra plus rentrer en sortant du taf.
En causant piaf n’oubliez pas le comptage de la LPO ce weekend.

Voilà, on va finir janvier, mais je suis pas pressé d'être au mois suivant vu comment déjà  ce janvier ‘stinks’ pour jaspiner rosbeef.

En plus je radote, mais je hais février.

21 janvier, 2025

Basque trip


Je ne vais pas vous saouler à chaque note avec ces personnages qui surgissent dans ma mémoire. je vais faire un onglet portrait, ça va m’occuper sainement.
Cet hiver est en force, il pleut, il ne fait pas chaud et le ciel est bien bas.
J’en profite pour scanner les vieilles photos du grand tonton. le dos collé au poêle. Je me suis dit, scanner ses souvenirs si bien rangés, c’est un peu les prolonger.
Ce René était un voyageur pour l'époque, je vous ai déjà emmené sur la côte d'azur dans les années cinquante
Un autre petit clin d'œil aujourd’hui. 
Il a fait comme moi un basque trip, mais lui en trente trois, donc juste avant la guerre d'Espagne. Ma préférée, le Casino, est en tête de gondole. Je kiffe la tire. Pour un ex morveux de Montmartre, ça s'affiche un peu, si vous voulez mon ressenti..
Il y a aussi celui de San Sébastian de vide poches à la rien ne vas plus.


Le loulou semblait joueur, vu que j’ai déniché aussi celui de Biarritz.  Point positif, la place pour se garer à l'époque.




Un p'tit tour par la plage  de cette ville, tient, ou ça n’a pas été quand même beaucoup chamboulé depuis. Juste les tentes, tout juste remplacées par des longboards. 



Puisque je citais saint Jean au début, Le port est super.



Allez et un saut à la Bidassoa



Et une p'tite marche jusqu’en haut de la Rhune



Un peu de soleil d'Aout 1933 en plein marasme de janvier. 


Une dernière vue de la baie de San Sebastian. et hop @+





Comme les photos sont via Wikimedia Commons je crédite l'auteur René Baron, CC BY-SA 4.0 .




15 janvier, 2025

Georges

Faut que j'écrive, bien que ma ligne de vie est en rythme plus plat tu meurs.
Trouver un sujet, m'est venu en sortant chercher des patates dans la remise avec mon tablier de popote. Arrivé là, je n'ai pas de sac pour les ramener. Me revient le geste de l’aïeule, ma chère Lucie. J’attrape les deux coins du tablier ce qui forme un sac improvisé, ou mon kilo de patates et d’oignons prélevés rejoint sans encombre la maison.
Comment j’ai basculé de Mère grand à Georges, c'est la chute de cette note.

J’avais déjà évoqué ici un Georges, le flamboyant prince de Biarritz, à qui je pense chaque fin de mois. Ou presque.  Mais là il s’agit d’un autre géant, des Flandres plus particulièrement. Après l’invasion des poules dans notre vie, le mousse, jamais avare de nouveauté, décida d'acquérir un lapin. Elle trouva sur Blanc-Mesnil un éleveur particulier qui revendait sous le manteau, surement en peau de lapin, des rongeurs. Nous voilà donc le long du RERB de si mauvais présage, ou nous faisons l’acquisition moyennant vingt euros de Georges comme elle le prénomma de suite.

Ce machin bien que tout jeune faisait déjà dans les soixante centimètres . Un géant des Flandres qui s’habitua parfaitement dans notre bout de pelouse. Évidemment il fallait le loger. Les cages à lapin de Louis étant remplies de petits bois et petites, nous décidons donc, après une réunion familiale bien plus rapide et efficace qu'une déclaration de politique générale, de lui affecter l’ancienne cabane des filles, en enlevant les carreaux, aussitôt remplacés par du grillage à poule.
Un petit coup de scie sauteuse sur la porte qui s’ouvre alors en deux parties. une vraie écurie.
Mieux ,un palace .

Georges est ravi. Il passe la, deux années de bonheurs, avec moult sorties à s'étendre de tout son long au soleil sur le gazon. Il avoisine le mètre une fois étendu.
La cohabitation avec le chien est zen. Les Georges sont princiers, il ignore royalement le barclé.
Une vie de pacha avec carottes et choux en veux tu en voilà, à bignoler par sa fenêtre.
Niveau entretien, bien moins chiant que les poules. Ce bunny est propre et fait toujours dans une bassine remplie de paille. Étonnant non ?



Mais voilà un matin c'est le drame.
Le mousse me chope avec sa tête des mauvais jours

  • Il a dû avoir peur d’une fouine et sa patte arrière semble cassée. Il doit souffrir !

La véto fait la moue. Il faut l'opérer, mais elle ne fait pas ça. Il faut prendre rendez-vous avec un CHIR. Ça coûte des sous. Elle lui file du tramadol. Le lapinou déjà pas nerveux va être grave foncedé. En rentrant, grande discussion avec le mousse qui a un caractère entier, comme sa mère. smiley.

  • Je paye avec mes économies !
  • Ok on va voir avec l'école des vétos alors. Au moins qu'il forme les jeunes.

A l’origine de cette note, là tout autant déterminée, Lucie, qui avait traversé quatorze et quarante cinq  et qui avait une méthode radicale pour les lapins défaillants .
Elle sortait un gourdin court accroché par une ficelle à un clou de la grange et attrapait le gaillard par les deux pattes de derrière .

La d’un seul coup sec derrière la tête, elle l’envoyait ad patrès. Ensuite elle coinçait les deux pattes dans le nœud de la corde du gourdin et suspendait le tout au clou de la porte du poulailler.
Les poules connaissaient le rituel et s’approchaient de la porte dans un amas et un brouhaha digne des soldes.
Au pied de la porte, Il y avait au sol une gamelle en alu de troufion.

Grand-mère sortait de son fameux tablier le petit couteau pointu à tout faire. Elle énucleait l’oeil, ploc, et le sang giclait dans la gamelle avec les derniers soubresauts du bestiau.

Je devais avoir dans les huit ans, peut-être moins. Mais j’en perdais pas une miette.

Ensuite elle incisait les pattes arrière sur cinq centimètres d’un geste sec et précis.
Elle prenait ensuite appui et ‘deshabillait’ jeannot.
Le moment le plus technique. elle passait sa fourrure par-dessus la tête, puis incisait sur les côtés .
La fourrure de lapin renversée, recouverte d’un film de peau encore transparent, finissait tendue sur une branche de noisetier en fourche en forme de V.
Il y en avait un stock aligné sous la grange au-dessus du foin tout au fond. Avec évidemment, plein de grosses mouches les premiers jours. Le marchand de peaux ne passait que tous les mois. Enfin si je me souviens bien.

Ensuite un dernier coup rapide de lame, de bas en haut pour éviscérer. Elle gardait le foie et les rognons, le reste tombait avec force ploc dans le récipient alu. Ce signal déclenchait l'hystérie chez les poules.

Le lapin sacrifié pendait rougeoyant avant de vite être déposé dans le plat en terre cuite.
Le repas du dimanche était prêt .
Elle s’essuyait les mains de chaque côté du tablier, c'est donc héréditaire. Ensuite elle jetait la gamelle sur le sol aux poules ce qui provoquait l'hallali de la basse cour. Plus rapace, ça n’existe pas.

Mais revenons à Georges.

Je l'emmène donc à l'école véto. Il prend le B ou personne ne tique sur ce monstre de sept kilos aux oreilles de vingt centimètres. Je suis sur que si Elon Musk prenait le B aucun quidam ne le remarquerait. C'est un train fantôme, rempli de tous les aliens de la galaxie.
A l'école on me fait signer des papiers, on me rappelle le prix, bien moins cher que chez le véto, mais un bras et un rein tout de même.
Notre Georges va être équipé d’une prothèse en titane
Et wesh. La classe. Bon on me rappelle pour me donner des nouvelles.
Le lendemain soir les nouvelles sont bonnes. L'opération s'est bien passée , Georges se repose. On le garde en observation.
Le jour suivant, il y a quelques complications , on ne peut pas venir le chercher de suite. Il s’est affaibli.Deux nuit plus tard vers trois heures trente je suis tiré du lit par un appel

  • Allo p'tit louis ?
  • Oui
  • Georges est décédé . Nous sommes désolés. On a tout tenté. Suit une longue énumération de termes médicaux que les aficionados de la série urgence maîtrisent, mais pas bibi à trois plombes.
  • Ok merci , vous pouvez récupérer la plaque en titane pour un autre ?
  • Ce n’est pas possible, c'est à usage unique.
  • Ha.
  • Que comptez- vous faire pour les obsèques ? vous voulez le récupérer ? Sinon nous avons la crémation à plusieurs ou unique ?
  • Hum, non  rien de spécial, bonne nuit.
Voilà, j'espère que, ou elle est, Lucie me pardonnera. On est quand même toujours un peu faible quand il s’agit de nos enfants, non ?

Même le plus vil des pirates.