23 février, 2025

Penser à résilier


 

 Je n’en aurais pas parler ici, si, en roulant sur l’A11 ma tire encore blindée de cartons, c'est fou ce qu'on entasse en une vie,  je n’avais entendu cette étrange anecdote racontée par le speaker radio, sur le président Lincoln la veille de son assassinat. Il avait fait un rêve étrange où il errait dans un grand bâtiment sans vraiment trouver la sortie.

Je fais souvent ce même rêve , bien que je n'ai rien d'un géant politique. Ce cauchemar est un binz pas possible qui me laisse en sueur en pleine nuit, où je crains de me rendormir pour affronter la suite. Car souvent l'épisode suivant reprend de plus belle. Un bâtiment sans issue ou je cours sans fin. En plus les escaliers, les sauts, le cardio c'est plus mon truc.

Cette nuit, la situation s'est compliquée par rapport aux dernières fois. J’avais un tableau enveloppé sous le bras. Pour récupérer le dit tableau, j’ai du éviter quatre marlous qui l’avaient en main au sortir d’un trafic blanc, ou d’un e-vito, toute ces estafettes se ressemblent pour moi.  Ils se sont engouffrés  dans l’immeuble aux vitres teintées. Hum. Ou j’ai récupéré la Kriss Vector SBR gen 2 je ne sais pas. Mais cette schmeisser fait de sacrés trous dans le placo, surtout en calibre 45. Jolie sulfateuse, une référence pour faire mon influenceur. Si vous voulez saloper, vous avez toujours l’AK-47 beaucoup plus répandue, mais qui refait la déco des salons du périmètre. Les moments de pure adrénaline ne restent jamais dans ma mémoire, même IRL. Comme si ma rétine declenchait une mini coupure de son et d’images , effacement de l'historique de ces instants la.

 Zappe

Bref je suis rentré dans le bâtiment et n'étant pas en Dupont proshield, heu en combinaison de peintre, j’ai déliré sur l’ADN en fuite toupar en parcourant les couloirs mon paquet sous le bras. Un vrai jeu de plateau, avec une bande son feutrée remplie de claquements de portes et de cris lointains. Finalement, coincé, j’ai rouvert les yeux, dégluti, repris mon souffle et attendu un peu avant de pioncer à nouveau.
Les premiers oiseaux chantaient. 
Je me suis finalement assoupi, sans retourner dans ma série Netflix personnalisée. Je ne vois pas d’ailleurs, l'intérêt de conserver mon abonnement vu qu'une nuit sur deux je vis à cent à l’heure entouré de loufiats tatoués et autres coupes jarrets iroquois du vingt et unième siècle. En plus rien que des épisodes glauques et éreintants . Il faut que je pense à résilier, avant fin février, ce maudit mois est fait pour.



09 février, 2025

histoire de piafs



Dès que je passe trop de temps à relire une note, à changer un mot, rajouter de la ponctuation, bref pinailler, je sais que c'est mort. Hop poubelle !

Surtout sur février !

J’ai passé l'après-midi sous un palétuvier ou un de ses cousins à mater le manège de deux pélicans bruns.
Avouer qu’il y a plus dur comme fin de vie pour un pirate.
Je dis brun car je pointe aussi ici les oiseaux sur l’appli smartphone Naturalist en géolocalisation. C’est mon nouveau dada.

Évidemment j’ai fait quelques erreurs au départ entre les tourterelles qui ne sont pas “d'Amérique” Mais ont la “queue carrée” ou le fameux pélican “gris” et pélican “brun” par exemple.
Il me semblait gris, mais ils sont bruns, contrairement aux bonhommes qui, quand ils sont gris, ne sont pas tous brun.
Smiley pour qui vous savez.
On me rappelle gentiment  à l'ordre par mail. C'est ça qu'est top quand vous pointez la faune. Je fais le Kéké , mais même en Bretagne je me fourvoie entre le tourne pierre a collier et un autre césigues de bord de mer.

Ces grands volatiles de pelecanus sont des as du piqué. Des réincarnations de pilotes de Stuka ou de Zéro, c’est au choix. Ils rasent les flots à grande vitesse sur la longueur de la plage, puis montent à six mètres et hop un piqué à quatre vingt dix degrés. À à peine un mètre des baigneurs, à croire que ceux-ci attirent le menu fretin. Et sans tenir compte des cris d'effraies de ceux ci. Les goujons d'la mer doivent picorer sur ces viandes roses flottantes.


Mais revenons à mon couple de pélicans. Leurs va et vient me fait penser qu’ils ont un nid dans le renfoncement de la pointe entre anse céronne et anse coronelle.  Vers le haut de la corniche. Je ne m'y risquerai pas, ma dernière tentative de rando,


 à la recherche des traces de borgnefesse, avant hier, s'est terminée en crise d’apoplexie. Il faut savoir avouer son âge et gérer sa nostalgie de l'adrénaline.

Reprenons, à un moment monsieur part tout seul et revient dans le quart d’heure, mais cette fois à haute altitude. Impossible de vérifier la taille de son goitre.  
De loin quand il tourne au dessus des rochers on dirait vraiment un oiseau préhistorique, le retour du ptéranodon.

Pendant que je bignole, les quiscale merles se pointent pour finir mon sandwich. Voir m’en piquer un bout si je garde un peu trop le regard sur l'horizon.
Les miss toutes grises sont bien plus futées que les queums tout rutilants noir jaie, mais un peu trouillards et cucus.
A part faire le beau en moult parades de révérences envers ses dames, ce ne sont pas trop des épées. Gonzesses qui n’ont que faire de leurs sérénades et les rabroue vertement quand ils se permettent une incursion dans leurs zones de confort. Ces quiscale ont inventées le meetoo.

En rentrant, le sporophile rouge-gorge avait tapé mes bananes frécinettes sur le meuble de la cuisine. Un vrai chantier. Bon il a fait ça proprement et n'en a mangé qu’une. La plus mûre, ça va de soi.

Voilà une histoire de piafs, pour mettre un peu de soleil dans ce maudit mois de Février.
@+





02 février, 2025

l'rat d'la côte.

 


 J'étais dans une crique dès potron minet a ramassé des déjections plastique. Le jour est à peine levé sur mon menhir préféré. C'est une occupation qui me prend pas mal de temps à marée basse après les tempêtes. Trois furies d'Aura en trois jours, mais comme il ne pleut plus, je m'aère sainement en descendant le bord de mer avec un bâton qui me fait office de troisième jambe et mon sac Niké-A.
 
 

Je fais moitié déchets plastique, moitié bois flottant. Hier il y avait trop de plastiques, j'ai dû faire deux voyages jusqu’au bac à marée. Mais ce matin, plus de bois que de bouteilles d’eau minérales et autres cochoncetés. Avec le zeph qu’il y eu elles se sont envolées dans les grandes herbes le long de la route. Un joli saut de dix mètres en vertical. En retournant vers le fameux bac j’en ai déniché six planquées. Ce qui les dénoncent ? Juste le fameux ‘Kroak’ flasque sous mes croquenots.

Un vieux monsieur, enfin plus âgé que moi, je veux dire dans les quatre fois vingt et des brouettes, s'est arrêté sur le sentier des douaniers planté sur sa canne pour papoter sur la submersion du plastok. Il aimait bien ce glanage côtier avant.  Mais la, il ne peut plus, descendre les rochers est coton à son âge. Il m’a remercié chaleureusement, ça m'a paru étrange cette rencontre si matinale.
Puis il a repris sa promenade avec son labrador presque aussi vieux que lui. En remontant illico ou presque avec mon sac sur l'épaule, il avait disparu de l'horizon, lui et son cleps.

Faire le rat de la côte, me prend une bonne heure. Mais laisser les criques nickel est un vrai plaisir et je suis accroc au vent du large.

Tout travail méritant salaire, je suis payé en bois de toutes essences. Du petit bois pour l'année prochaine, si le grand krik me croque pas. Et des morceaux pour bricoler, voire fabriquer des chasses fantôme. On est jamais assez armé contre les ectoplasmes et autres farfadets du périmètre.

Dans mes fortunes de mer, hier il y avait un casque jaune, genre casque de chantier. Comme il y avait aussi une grosse et longue  corde de six pouces d’amarrage verte, j’ai monté au milieu du conteneur à déchets un tronc avec deux bras tordus élancés vers le ciel, habillé avec la corde et le couvre-chef rempli de bouts colorées au sommet. Un bel épouvantail, empereur des chasses marées. Obnubilé par mon second voyage et aussi, on se refait pas, pour avoir papoté grignotage du rivage cinq minutes avec une de ces aficionados de marche nordique aux yeux comme le ciel  et aux cheveux d’un argent flamboyant dans ce soleil d’hiver, j’ai oublié de vous prendre en photo le bonhomme. Je suis repassé ce matin, mais un autre rat de la côte, un vil fainéant, avait chipé le casque et la corde

Voilà première note de ce vilain mois de Février ou je vais faire le dos rond, croiser les doigts et jeter le sel en rab de ma popote par dessus mon épaule, 😝 gauche ça va de soi.

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