28 septembre, 2024

Courir sur le vide

 


Voilà un an que je mange sur la table du jardin. La pauvre commence à donner des signes de fatigue. Je dois serrer les boulons de la barre des pieds tous les quatre matins. en parlant de quatre matins , c'est comme le taf qui plus d'un an après mon départ continue de me poser des questions. comment ils exagèrent ces jeunes paresseux nerds.

Mais la table déglinguée, j’en ai eu marre, j’ai décidé de vivre un peu dans le confort en récupérant ma table de salon. 
Les petits vioques aiment bien le confort.

Le quartier maître, qui désormais habite le logis d’Aulnay-sous ne mange pas à table. La table basse devant la télé lui suffit.

Ces enfants, à moitié vegan, mangent comme les oiseaux. Des graines, des légumes et de temps en temps un burger Hubert bonisseur de la bath Eat,  pour ne pas basculer complètement du côté obscur. Bref je suis monté récupérer ma table de salle à manger, un bouzin en chêne avec des pieds en fer forgé. A deux on a du mal à la bouger.

La stabilité c'est la base.

Sur la route en regardant le bitume,  seul dans mon camion,  je me suis remémoré ‘running on empty’ cette chanson phare de ... j’ai oublié l'année. Topée dans les 500 cansonnes du siècle passé selon un 🦆 Rock

Il drache dur et comme il y a peu de monde dans mon sens je ne mets pas les essuies glaces. C'est usant. Le camion est bien plus confortable qu’il y a cinquante piges. Il y a un régulateur, une prise USB pour le portable et surtout un fauteuil avec un amortissement des chocs du tonnerre. Le ruban défile et je ne pense a rien, ou presque rien en surveillant l'écran de Waze.

Je courre sur le vide.
Les paroles me reviennent et sonnent étrangement après toutes ses années :

Everyone I know
Everywhere I go
People need some reason to believe
I don't know about anyone but me


Rien de bien neuf sous les orages de 2024.

Il faudra tout décharger en arrivant. C'est l'immense combawa qui va être heureux de respirer l'air de la côte. Ça va lui rappeler la Réunion ou j'ai ramassé sa graine. Il atteint les deux mètres dans son pot. Il sera peut être pas nécessaire de le rentrer l'hiver, les gelées sont rares au large.

Mais il me faudra remonter dare dare rendre le camelard au mille mille. Et entier.
Je remet la ritournelle.
Le pied à fond sur l’accélérateur.
Merde ! Waze persiffle cinq cent mètres : kébour !
Un radar mobile !
Je lâche le pied, avec le poids je pense être passé en dessous. Faut que je me concentre au lieu de ressasser les seventies.

Un message WhatsApp du bosco sur la console du VW. Oui je veux bien le lire Tout haut

  • 'ne pas rouler trop vite et attacher correctement ma ceinture'.

bien sûr.


je viens de la génération sans ceinture qui clopait en caisse,au bureau et même dans l'avion. Ha ha ! Le loueur m'a bien précisé : 

PAS DE CIGARETTES  !!!

Je lui ai ressortit la story de l'abandon de sister Nicotine pour un pari avec le quartier maître il y a 25 ans.

  • Si tu lâche la tototte , j'arrête de fumer.
  • Ok (on est trahi que par les siens)

Cependant avec les restes de ma clavicule brisée dans un accident de troisième mitan de horse ball, je l'attache cette foutue bretelle avant de monter puis me glisse en dessous.
c'est plus facile pour descendre rapidement en cas de biz et ça gêne moins mon réservoir à mousses.
je reconnais que c'est pas bien, mais je n'ai jamais vraiment été sécure.
Je remet le régulateur, met mes deux mains à dix heures dix et monte le son.
c'est reparti

Lookin' out at the road rushin' under my wheels
Lookin' back at the years gone by like so many summer fields







19 septembre, 2024

Un poisson dans la com du béton

Il n’est pas bon de laisser une note de râleur en tête de gondole. C'est un fait avéré. Celle ci nuie à votre image de vieux con.
Cette semaine je suis de retour dans ma banlieue rouge, non verte, désormais bleue.
Quand j’ai vu ce poisson dans le ciel je me suis dit voilà une photo pour le blog.

C'est un peu moi ce poisson. Je flotte dans l’azur. Le bosco dit que je deviens associable, c'est pas faux.
Je prend une distance certaine avec mes frères humains. Je dirais même que je les évite.


J’ai vu que c'était encore la fête de l'arbre cette année. Cette ville est la reine de la com bien léchée. Quoique ce tronc ressemble un peu à Chucky. Mais les mômes du périmètre ne seront même pas effarouchés , ils sont plus attirés par les horreurs sur leur téléphone. D'ailleurs je l'ai vu le Chucky.


Le chêne pluri-centenaire, qui était le pilier central de l'accrobranche les autres années, a pris sa retraite ou il était malade.
Il y dea une épidémie sur les vieux arbres dans le périmètre depuis quelques années. Les bûcherons ont laisser une. signature sur une racine. Ils auraient pu s'en passer.
Mais pas d'épidémie sur la communication. Pour la moindre rue refaite, cela atteint des sommets, panneaux quatre par trois,

deux pages dans les boîtes à lettres


et une petite couche dans le fanzine municipal.

Niveau construction à tire larigot, ça bat son plein. Des records même. Comme la com.


Rien de changer dans le délire des immeubles en ras de trottoir. 

Toujours pas de piste cyclable. Même les rues refaites n’en n’ont pas. Le grand nulle part comme aurait dit Chandler.


Mais niveau com c'est dix neuf sur vingt. J’ai pas mis vingt à cause du Chucky surnommé l’arbre à gourmandises de la fête de l'arbre.

Il me fait trop peur. Est ce que le sbecs sont à la sève de pin ? Y aura-t-il  du sirop de bouleau ?

La rénovation de la ferme Garcelon est en plein boum. Enfin le grignotage de la ferme Garcelon devrait je dire.


il en reste pas des masses

Bon allez je file, faut que je rentre mes sacs de déchets verts, ils ont oublié de passer, avec tout ces travaux en cours, forcément..






16 septembre, 2024

⅓ de chaque


 Au début quand j’ai ouvert ce blog, c'était clairement militant. Je causais de tout ce qui déconnait autour de moi.
Mais Il y avait quand même moins de choses qui partaient en vrille à l'époque.

Les années ont filées et je me suis aperçu, qu'en fait un blog ça ne sert pas à grand choses, à part ne pas se prendre au sérieux et râler contre le courant.

J’ai donc décidé de laisser le monde se diluer tout seul.
Sans mes alertes d'une page.
Bien m’en a pris j’aurai eu vite trop de boulot. Rien que la semaine passée.

  • Une prof portée au pilori parce qu'elle a mis une fessée à une excitée de trois piges ou sept, je sais plus. Moi aussi j'ai été choqué, mais à l'opposé de la meute beni oui oui des RS. Une école où on a remplacé les notes par des couleurs. J’aurais eu marron olive, voire noir pour le respect de mes petits camarades..
  • Un abbé qui pour aider les pauvres troussait les mères, les filles et le saint esprit
  • Un cintré jugé pour avoir fait violer sa meuf par cinquante malades, fait qui déclenche des manifestations anti viol. Depuis quand les manifestations arrêtent-elles les viols ?
Vous voulez mon avis ? Ça barre grave en couilles.
Je vous parle pas du programme de la fête de l’huma où on chahute Ruffin.
Ni du roitelet Macron accroché à faire des ricochets aux Champs-Elysées avec ses jeux olympiques pour cacher la misère galopante.
Ni du premier sinistre, tiens, un fantôme politique du passé qui cherche désespérément des ectoplasmes pour son illusion médiatique de gouvernement.

Hier aprem, j'étais encore en terrasse. 
A siffler une IPA. En vingt cinq je suis petit joueur.
A côté il y avait un type avec un sweat-shirt, au beau milieu duquel trônait une fleur de lys.
Il expliquait le plus sérieusement du monde à son pote ‘ Johnny ‘ que si on rétablissait une forme de monarchie ce serait moins le bordel. Je doute pas une seconde que le blaze soit le nom de baptême du pinko, c'est plus swag que 'Dick' non ? Un peu plus loin dans son verbiage bruyant et incessant, il chantait tout haut qu'il avait un flingue pour protéger je ne sais quoi, son champ de carottes ??? Qu’il n'hésitera pas à tirer en visant les jambes et que si ça frappe la tête, c’est que le bon dieu en aura décidé autrement. J'oublie ! qu’il avait participé aux gilets jaunes mais que c’était noyauté par les syndicats.
Et caetera et caetera.

J’ai dû changer de rade.
Mais je l’ai trouvé cohérent avec la folie générale.
Ce délire complotiste post COVID.

Un peu plus tard dans un bouge à burgers, une meuf expliquait à sa tablée et avec du SON que le temps qu'elle se démaquille son Roger dormait à poing fermé. Sans déc, ça m’a scotché. Roger n’a pas pipé.
Elle prenait à parti ses copines qui n’ont pas envenimé le sujet. Ni leurs queums. Pas pipé mot non plus.
Status quo.
Ce lâcher prise général me questionne.

Soit je suis trop vieux, je yoyote max, je vire réac totalitaire, soit on est parti dans un no man’s Land des plus dangereux. Les vrais méchants ocultés par des apprentis, endurcis par les réseaux sociaux et garnis de tatouages moches plein de bleu marine.
Des caves boostés au cours dispensés sur Netflix.

Dans ce contexte, on revient au principes de base :  le un sur vingt de notation et la sélection naturelle. la nature quoi.
Mais j’ai vidé mon sac de scrogneugneu.
J’arrête de râler.

J’ai remis mon piège a frelons . grenadine, vin blanc et bière . ⅓ de chaque.
J'en ai nické deux le matin même.
La bière je l’ai trouvée sur le chemin côtier,  une cinquante de seize soixante quatre en canette millésimées 2024.
Si même les gens virent la bière de cette année.
Au début je pensais la siffler, mais avec tout ces hackers je deviens un peu complotiste moi aussi. Des couillons russes auraient bien mis de la strichnine pour se débarrasser du pirate.
Je l’ai réservé la mousse à la sauvegarde des abeilles 🐝.
Le voisin a ramassé son miel avant qu’il ne fasse trop froid. ⅓ de récolte par rapport à l’année passée.

C’est tout pour un lundi.
Beaucoup de courage à ceux qui bossent.
Tchuss.





10 septembre, 2024

Uniques rencontres

 


Ce qu’il y a eu comme été s'étire et s'étiole. Nous voilà en septembre.
Premier raisin. Premiers grains.
Les matins sont redevenus silencieux, la bande grise barre l’horizon.

Des rencontres montrent que la saison est déjà révolue, peut-être même plus que la saison. La première ? devant le trottoir opposé au carrefour market, je ne dirais pas ce que je pense de ce ‘marquette’, je disais donc en face du mini carrouf il y avait une activité inhabituelle.
Les gens étaient stoppés de chaque côté d'une bande de trois mètres de ruban d’asphalte de trottoir.

Au milieu une hermine assez remontée louvoyait d'une muraille humaine à l’autre, cherchant l'échappatoire.
J’avais jamais vu d'hermine, ou, comme aurait dit le grand jacques,  “y a longtemps , ou ça sentait pas bon
Beaucoup plus petite qu'une fouine, un mélange entre l’écureuil pour la tête et le mini furet, pour le corps.

A un moment ni une ni deux elle saute sur la chaussée. Je bascule du trottoir opposé en même temps et intime à une mémé d’une main énergique l'arrêt immédiat de sa laguna.

  • Stop ! il y a une hermine sous votre auto.

Du jamais vu, elle coupe le moteur.
Je me penche, la demoiselle sous le bas de caisse me calcule. Elle fonce vers la roue avant gauche et avant que le paquet de jambes sur le trottoir, chaussées de Nike et autres baskettes, excusez ‘sneakers’, ne réagisse, elle file entre leur exposition fluo sous le portail d’une résidence, direct vers  la réserve du supermarché.
Les radibus vont morfler, après tout le mal qu’elle s'est donnée pour les rejoindre.

La seconde rencontre est arrivée vers dix sept heures.
Je sortais  Buck pour son marquage journalier du territoire. Il fait encore doux, tricot de corps (mais qui dit encore autre chose que teeshirt ?) short laminé et recousu par bibi et, of course, mes Stan Smith réparées.

En arrivant le long du port, j'ai vu le monstre arriver du large, à peine deux miles à midi.
Vive le changement climatique.
Une énorme colonne d’air avançant droit sur ma pomme. Comme un cyclone en Asie, mais droit comme un I, moins torturé.
Une trombe marine impressionnante.
Un ciel noir d’encre morgate derrière.
Je suis resté là,  fasciné une bonne minute, par ce message divin, au moins.
Pour sûr, on doit avoir un premier ministre.

  • Bon Buck, on va trouver un coin à l’abri.


Une photo, celle en tête  de gondole, et à peine le temps de replier vers l’auvent de la boulangerie, badaboum. Le déluge.

En deux minutes mes tennis, finalement mal réparées, prennent l’eau. Un coup d'œil à windy, qui m’annonce que j’en ai pour trente sept minutes de wasser über alles.
L'eau dégouline devant et derrière le store. Ça passe même un peu à travers. Un ru se crée même à l'angle le plus bas du tissu. Ça drache sévère.
Le lieu est pourtant vite très couru. C'est le coin où il faut être vu.

J’en profite pour faire un tour sur ma blogroll qui est figée statique depuis l'opération du blogueur number one, Nicolas, qui doit se remettre doucement. Une autre rencontre il y a déjà un moment. Un seul blogueur vous manque et votre reader est silencieux, pour chatouiller Lamartine.

Puis un autre chien à essorer, arrive avec son maître. il faut rentrer. Buck est aussi acariâtre que son meneur. Ça va filer vinaigre.
Floc Floc ! Chaque pas est une mélodie. On rentre sous un crachin bien pénétrant. Ce con de clébard use pour le séchage toutes les serpillières dédiées à son service. J'accroche jusqu'à mon calbut dans la douche.

Mais les trois rencontres font une note.
Je vous laisse tirer la morale. Je n'ai jamais eu de morale.

Tchuss.