Mardi aprèm, me voilà reparti vers ma banlieue.J'adore perdre mon temps avec Buck, on est des champions de la glande inter-galactique.
Le temps, est ce qu'il me plait le plus à dilapider désormais, vu que plus ça va aller, moins il va m'en rester.
Mais bon, il faut bien gérer le flux courant de temps en temps.
La réalité est salement collante. La réalité est une putain de glue.
Une réunion de vieux machins sympathiques.
Passer au cimetière [ je suis à la bourre pour la saintout ] mais …
bonus, je devrais avoir des prix sur les chrysanthèmes.
Récupérer mon pigaule, des processionnaires ayant caviardé mon sapin,
je vais leur causer térébenthine.
Vider le congel, prendre des tee-shirts manches longues, bref retourner à la civilisation.
Cela démarre mal.
Le bus a 15 minutes de retard, et SNCF connect me précise que le Ouigo à 45 minutes de retard.
motif : ré-utilisation de trains. Très moyen.
Il fait froid sur le quai.
Un grain s'abat. Mais les gens papotent. Une dame de mon âge engage la conversation
Mais je ne vais pas plus loin. je ne suis plus trop au fait des dernières horreurs tendances du moment.
Enfin le bus arrive, les enfants frigorifiés se ruent vers la porte.
Je trouve qu'il y a beaucoup de marmots. Les vacances ne finissaient pas samedi ?
Un commerçant qui ferme sa devanture de viennoiserie arrive avec un paquet de chouquettes
et un autre de croissants pour les enfants.
Il fait le combo gagnant.
[Je me dis qu'il y a donc encore des choses qui fonctionnent. ]
Ha ! les enfants étaient bloqués sur les îles par les tempêtes.
Voilà la réponse à mon interrogation.
Le bus arrive encore largement en avance à la gare.
La nuit est tombée, emmitouflé comme un lascar sur le quai en attendant mon tigivi,
je vois que la SNCF ré-affecte ses vieux wagon-lits .
Dortoir ? Bureau ? C'est insolite.
Le train arrive. Il est blindé.
Mon voisin tape un PowerPoint sur le thème écologie et je sais plus quoi.
Le mot écologie c'est comme le piment d'Espelette, on t'en colle partout.
Il bosse plus de deux heures, jusque vers 21 heures, puis descend au Mans.
J'aimais bien taffer dans le train.
Ça file. Mais ce jour, mon roman est soporifique pour ne pas dire chiant.
Je ferme les yeux.
Arrivé à Montparnasse je suis perdu avec les nouveaux Navigo , mais finalement pour ma banlieue,
il faut encore un ticket.
4.95 l'aller.
Chaud les transports en commun.
La ligne 6, descendre à Denfert.
bizarrement le quai me semble vide.
Celui en face vers Bagneux est bien plus fourni.
Arrivé à Châtelet, je comprends et constate que tous les trains sont terminus.
Passé 23 heures c'est cdg-express Land.
Le fiasco au nom du prestige.
Je suis devenu provincial. Pas de doute.
La ligne 4 jusqu'à gare de l'Est
Puis la 5 direction Pablo Picasso.
Que la France qui bosse.
Et pas les meilleurs boulots. Pas de trader, d'informaticiens, de publicitaires ou d'écrivains.
Des sacs deliveroo, des raclettes ,
des mamans avec de gros sacs remplis de trucs essentiels à la survie de leur progéniture.
Et des minos casquettes, sur leur phones, qui soufflent en tentant des appels sans réponse.
Leurs plans sont en réunion avec Morphée.
Sortir du tube.
La foule qui attend le bus à minuit passé a Bobigny mérite le détour au moins une fois.
Mais Ils ont changé des trucs, je me renseigne pour le 615 avec un gilet rouge, puis me place.
Il fait froid ou humide, voire les deux.
Pour un retour dans le neuf cube, c'est le must.
Un cosaque, le crâne rasé et une longue tresse grisonnante dans le dos m'intrigue.
Il a un collier autour du cou avec des grosses boules en buis.
Aussi un large tatouage qui sort de son tee shirt jusque sous son menton.
En tous cas, il n'a pas froid. Lui.
J'ai réussi à monter.
Coller-serrer. On tape les minuits largement tassé
Un jeune me demande si il s'arrête a 'Wong d'Landy'
Je lui réponds qu'il fait Bobigny, Bondy, Aulnay et Villepinte.
Mais je ne connais pas tous les arrêts.
Finalement j'ai encore le look natif. On me consulte.
Ou c'est ma grisonnante attitude.
Ça rassure les vioques. Erreur.
Au quatrième arrêt, une place assise se libère.
Un autre jeune me l'a propose.
Je décline avec un sourire. Mais je suis énervé, car je fais mon âge.
Cependant c'est classieux.
[Je me dis qu'il y a donc encore des choses qui fonctionnent. ]
Un handicapé double béquille s'en empare.
Au 'Pont de Bondy', celui qui m'avait demandé le 'Wong d'landy' descend.
Faut vraiment que je fasse contrôler mon audition.
Une dizaine d'arrêts plus loin je déhote.
Les trottoirs sont toujours remplis de feuilles.
Les tires, souvent des ventouses ensevelies sous la poussière,sont garées nawak,
Un abandon digne d'Halloween.
Je suis donc bien pays.
Le bus s'éloigne gentiment.
C'est toujours un sentiment bizarre quand on remet les pieds dans la ville de son enfance.
Le moindre virage est un souvenir.
Mais il est largement passé une heure, il pèle et j'ai un coup de barre
Je tiens plus la distance. Et ce ne sont pas mes dix bornes pedibus jambus journalière qui changent la donne.
Home sweet home.
Il fait aussi froid.
Mais la couette est double.
Je m'autorise cinq heures sur l'alarme du téléphone.
Extinction des feux.
Off….