De 1010 à 973 millibars en douze heures.
Inquiet, je demande au Bosco, qui possède une appli Nayphone
de marin pour la météo, si avec cette chute vertigineuse du baromètre , je vais
pas ramasser une drache en sortant Buck.
- - Pas avant seize heures.
- - Ok, je roule
Hélas à peine arrivé à la pointe, le vent forci sareum.
Mon vieux
compagnon de clep’s a du mal à avancer. J’écourte
et bat en repli par le chemin de la baie à l’abri des cyprès de Californie
pour éviter les bourrasques.
De ce coté, cela moutonne moins. La baie est encore presque
étale. Mais dans la petite crique, c’est bizarre ce rocher n’était pas au milieu.
Intrigué, je me pose un instant. Un plongeur ? alors
que la vigilance jaune est activée ?
Au bout de deux minutes l’apnéiste bombe le torse et bat des
palmes.
-
Bah, ça ! un phoque, et un morceau !
Il fait la planche, à l’abri de la baie. On se scrute.
Je suis rejoins par deux quidams en kway, encapuchonnés de
près. Le nœud de huit est bien serré sous le menton, pas de danger que le zeph
les décoiffes. Je leur trouve une certaine ressemblance physique , avec leur couvre chef, avec le chien de mer toujours immobile dans l’eau.
Peut être pense-t-ils que ce sont des lointains cousins, mais"un.. bleu
marine.
La conversation s’engage sur le cystiphore pendant que le
vent continue a forcir.
- - Combien il pèse à votre avis ? me
demandent-ils. Me prennent-ils pour un natif ? Aurai-je réussi mon intégration
dans ce paysage sauvage ?
- - Je pense dans les deux cents kilos, mais je vais
regarder sur internet, leurs yeux sourient.
et hop ! même ici il y a de la 4g.
- - Ha non, 87 kilos. C’est précis non ? bigre
le bougre les faits bien.
Mais j’interromps la notre conversation, le vent siffle dans les
cousins des mélèzes et cela tonne au loin.
Hélas je ramasse avant d’atteindre la voiture. C’est du
lourd. Le temps que je hisse le vieux
dans le coffre, tout est à tordre.
Sac à dos, pantalon, blouson sont à faire sécher
dans la douche. Mais avouez que croiser ce chien de mer gris, qui comme moi
adore la planche, mérite bien une saucée.
Et une note tiens.
Quand à la tempête Babeth, à l'origine de ce gribouillis, elle a pas volé son nom.
Impétueuse, volubile et agitée. Tout comme une lisbeth revenue dans ma mémoire que j’ai
croisé d’antan. Aussi imprévisible que flamboyante. Avec des yeux... comme le fond du ciel ce jour.
Si elle passe par chez vous restez à l'abri.
Allez, a une prochaine…