22 mai, 2022

LA chute.

 

On le sait.

On le répète assez aux enfants quand ils sont minos. Vérifier vos trois prises. Mettez des chaussures correctes. Assurez vous d'être en aplomb. 

Mais voilà. Quand je décide de tailler l'olivier devenu, comme moi, un peu sauvage et qui me coupe tout le soleil le matin, rien de tout ça.

Je barre en croks avec un escabeau alu pas vraiment stable.

Mektoub.

La chute a été terrible.

Comme dans les jumpings d'antan, ou comme dans les scènes de cinéma, il y a eu quelques secondes de ralenti.

Le pied qui tourne.

L'escabeau qui tangue.

Vaguement idée de faire contrepoids mais il est déjà à quarante cinq degrés.

Attraper de la main gauche la grosse branche que je viens de tailler.

J'ai entendu très nettement le crack.

Puis un BAM.…

Peu pas descendre plus bas.

Suis bien tombé à plat dos 

Je garde les bras en croix pour un inventaire des douleurs.

Deux minutes passent sans le moindre bruit. Incroyable pas âme qui vive.Le portable est loin dans la salle à manger.

Et évidemment je suis en solo.

Buck, sentant bien que la posture est incongrue, viens me lécher la figure.

- Ça va gros, je vais tenter de me lever 

Bon. Plus facile à dire qu'à faire. Je me relevais plus rapidement après une gamelle à l'auxerre.

J'ai passé l'âge de ces conneries. Je jette la branche, pousse ma jambe bloquée dans celle de l'escabeau. 

C'est chaud pour s'assoir.

A yé je suis debout

Whaou pitin … la gamelle de Buck.


J'ai bien fait de jeter la serpe plus loin tout a l'heure.

Tenter d'atteindre la salle à manger. 

Quel con !

Je jongle. Les clefs de la voiture sont en haut.

Monter l'escalier me prend dix bonnes minutes.

Bon à priori rien de trop pété, mais la douleur est bien là.

Le bras gauche ne répond plus.

Ce fourbe d'Olivier va prendre cher. Il poussait sauvage pour ne pas ressembler aux caniches que l'on voit partout. Mais le manque de lumière m'a forcé à le rapprocher de la coupe 🦄 licorne.

Il s'est vengé.

Pas question pour lui de ressembler a ce catalogue beaufisant de la coupe ponpon.

Je m'en sort plutôt bien. Je ne vais pas pouvoir marcher pendant deux jours. Mais j'ai rien de cassé en externe.J'ai un stock de Doliprane et du baume du 🐯 tiger. Prévoyant comme un flibustier.

Le frigo est plein pour trois jours. Mes affaires sont regroupés sur la table. Le portable est en charge.

Je peux diffuser la nouvelle

La chute ! 

Çaurait été une jolie fin pour un pirate. Tomber des haubans en scalpant un des ces sudistes envahisseurs d'Olivier.

C'est pas encore pour cette fois.

Ce matin en suivant la promenade de Buck avec des enjambées grimaçantes de dix sept centimètres, j'ai pris vingt ans.

C'est pas ce que j'apprécie le plus.

Je me suis bricolé une canne, forcément, en pur Olivier. 

La stabilité n'est pas encore de retour.

Le bras gauche est toujours dans les choux. 

Compliqué pour le clignotant gauche.

Mais il faut toujours positiver.ça me laisse du temps pour écrire une note.

Vu que je peux plus arquer.

Et puis je vais attaquer un livre ou deux, tiens.

Si il y a une morale, c'est que,la, j'ai bien compris que je n'avais plus l'âge de monter à l'artimon.

L'olivier va redescendre pour pouvoir être taillé depuis le plancher des vaches.

J'aurai des beau manches pour mes outils.

Bon dimanche…




20 mai, 2022

Le queum & son canis lupus.

J'ai trop été marqué par l'appel de la forêt.

Ou je zone, je ne remarque plus que les quidams solitaires promenant leurs chiens.

C'est assez singulier. Il faut dire qu'il y a un rituel chez tous les propriétaires de ien-iens.

La fameuse promenade de médor.

Plus personne n'appelle son iench like that.

La mode du retour des vieux prénoms, c'est que pour les humains. Ce qui est d'ailleurs assez rigolo et plus sympathique que ces abréviations gutturales que je ne citerais pas, certains en étant affublé.

Mais reprenons.

La secte des tamalous, surnommée aussi troisième âge par les contrôleurs de gestions, ceux là, ils leur faut toujours un onglet supplémentaire, je disais donc les tamalous ont plus de temps que les autres pour promener kiki.

Si je regarde bien dans la lande et les chemins creux entre sept heures et neuf heures c'est un défilé de crinières argentées.

Je parle pas pour bibi dont le système pileux reste plus fourni en bas qu'au sommet .

Comme les motards, ces promeneurs solitaires ont leur rites. Un signe de la main, un bonjour, voire des discussions sur les travers de l'animal, quand les rencontres virent au pugilat.

Travers du clébard,mais jamais sur ceux du maître.

Buck se considère, malgré son âge avancé, pour le Kéké de la forêt et ne compte pas se laisser démonter par trois fois plus gros que lui.

Un maître qui a laissé partir son dogue à deux cent mètres, un machin qui tenait plus du poney que du caniche, a compris pourquoi on utilise ces australiens,qui sont en fait des Americains, pour faire fuir les ours 🐻. 

Ce fondu de chien a retourné le simili canasson après un run babines bien baveuse.

De la a tenter le 'tel chien, tel maître' je n'irai pas jusque là. Je suis oblitéré, certes. Mais j'ai jamais été une fusée à la baston.

Je me suis toujours arrangé, comme au service militaire, pour aiguiller les primates pugilistes sur la flamme au fond de mon oeil et la bave de mes commissures.

Le lambda a peur de la folie. Plus que des coups. 

Mais revenons à nos vieux loups solitaires.

Cette note me trotte dans les pouces depuis deux jours.

Il faut jamais laisser fuire une note. Mais pour la chute, c'est d'une telle évidence que je me demande si cela vaut la peine.

Cette symbiose entre le queum et son canis lupus est si universelle et si impalpable que je pense c'est pas même la peine de la poser ici.

Il est 22:00 Buck ronfle si fort que je ne peux regarde la rétro sur Romy Schneider.

Ceux qui ont eu des kiens sachent. 


Les autres doivent progresser.