On le sait.
On le répète assez aux enfants quand ils sont minos. Vérifier vos trois prises. Mettez des chaussures correctes. Assurez vous d'être en aplomb.
Mais voilà. Quand je décide de tailler l'olivier devenu, comme moi, un peu sauvage et qui me coupe tout le soleil le matin, rien de tout ça.
Je barre en croks avec un escabeau alu pas vraiment stable.
Mektoub.
La chute a été terrible.
Comme dans les jumpings d'antan, ou comme dans les scènes de cinéma, il y a eu quelques secondes de ralenti.
Le pied qui tourne.
L'escabeau qui tangue.
Vaguement idée de faire contrepoids mais il est déjà à quarante cinq degrés.
Attraper de la main gauche la grosse branche que je viens de tailler.
J'ai entendu très nettement le crack.
Puis un BAM.…
Peu pas descendre plus bas.
Suis bien tombé à plat dos
Je garde les bras en croix pour un inventaire des douleurs.
Deux minutes passent sans le moindre bruit. Incroyable pas âme qui vive.Le portable est loin dans la salle à manger.
Et évidemment je suis en solo.
Buck, sentant bien que la posture est incongrue, viens me lécher la figure.
- Ça va gros, je vais tenter de me lever
Bon. Plus facile à dire qu'à faire. Je me relevais plus rapidement après une gamelle à l'auxerre.
J'ai passé l'âge de ces conneries. Je jette la branche, pousse ma jambe bloquée dans celle de l'escabeau.
C'est chaud pour s'assoir.
A yé je suis debout
Whaou pitin … la gamelle de Buck.
J'ai bien fait de jeter la serpe plus loin tout a l'heure.
Tenter d'atteindre la salle à manger.
Quel con !
Je jongle. Les clefs de la voiture sont en haut.
Monter l'escalier me prend dix bonnes minutes.
Bon à priori rien de trop pété, mais la douleur est bien là.
Le bras gauche ne répond plus.
Ce fourbe d'Olivier va prendre cher. Il poussait sauvage pour ne pas ressembler aux caniches que l'on voit partout. Mais le manque de lumière m'a forcé à le rapprocher de la coupe 🦄 licorne.
Il s'est vengé.
Pas question pour lui de ressembler a ce catalogue beaufisant de la coupe ponpon.
Je m'en sort plutôt bien. Je ne vais pas pouvoir marcher pendant deux jours. Mais j'ai rien de cassé en externe.J'ai un stock de Doliprane et du baume du 🐯 tiger. Prévoyant comme un flibustier.
Le frigo est plein pour trois jours. Mes affaires sont regroupés sur la table. Le portable est en charge.
Je peux diffuser la nouvelle
La chute !
Çaurait été une jolie fin pour un pirate. Tomber des haubans en scalpant un des ces sudistes envahisseurs d'Olivier.
C'est pas encore pour cette fois.
Ce matin en suivant la promenade de Buck avec des enjambées grimaçantes de dix sept centimètres, j'ai pris vingt ans.
C'est pas ce que j'apprécie le plus.
Je me suis bricolé une canne, forcément, en pur Olivier.
La stabilité n'est pas encore de retour.
Le bras gauche est toujours dans les choux.
Compliqué pour le clignotant gauche.
Mais il faut toujours positiver.ça me laisse du temps pour écrire une note.
Vu que je peux plus arquer.
Et puis je vais attaquer un livre ou deux, tiens.
Si il y a une morale, c'est que,la, j'ai bien compris que je n'avais plus l'âge de monter à l'artimon.
L'olivier va redescendre pour pouvoir être taillé depuis le plancher des vaches.
J'aurai des beau manches pour mes outils.
Bon dimanche…