Ce matin, avec la chaleur des derniers temps et la pluie, une éphémère brume d’été se lève en même temps que le jour.
Pas un craquement sur le raffiot, que le tic-tac de la minuterie, comme le bruit de ces horloges murales qu’on trouvait, avant, chez les vieux.
je regarde dans le vide, le paquet de croissants sur la table pour l’équipage.
c’était un été bien plus chaud.
‘si tu n’est pas avec nous, tu est contre nous’.
j’avais donc du lâcher mes potes d’Aulnay pour aller voir ailleurs, comment on gérait le soleil.
Très vite fatigué de poncer l’intérieur de bateaux au black pour deux francs de l’heure et voyant que j'aurai du mal à tenir en faisant les poubelles des campings, je virais vinaigre.
Mais c'est sans compter sur cette incroyable chance qui jamais ne lâche la flibuste, je finis par dégotter un job de plongeur dans un centre de vacances.
le cuistôt était un grand type au cheveux blancs plaqués à la trente, avec des yeux aciers. une stature et un regard qui calmait immédiatement les demandeurs de RAB et autres cépascuit.
Invisible, il ne sortait jamais de SA cuisine. enfin, sauf le dernier jour du mois et sur son trente et un.
Comme un genre de chenille culinaire, il troquait son calicot-tablier blanc pour un croisé gris acier et des westons en commande spéciale.
un prince qui disparaissait dans le soleil couchant de juillet emporté par un taxi, dont le chauffeur, descendait avec empressement pour lui ouvrir la porte.
le lendemain matin, je me levais l’oeil torve, comme on peut l’avoir à dix sept ans. il me fallait tenter de récurer un de ces portes avions en alu qui trempaient depuis la veille dans les bacs.
Georges était déjà la. rasé de près.
Mais pas de tirade d’opéra dans la cuisine, ni même un mot pendant un jour ou deux.
Ni, surtout,lui causer.
j’ai compris la le terme No man’s land .il n’y aurai hormis moi plus un chat dans cette zone et comme musique que le claquement des portes des fours.
l’orage était dedans
Oui mais en rentrant ce matin la, à coté de la fenêtre ouverte sur la forêt encore endormie de juillet, il y avait le café posé sur la table, et ce foutu sac en papier tout froissé avec deux croissants un peu écrasé dedans.
Alors en ce dernier matin de juillet, en matant les croissants pour mes crabes, je me suis dit, vas y, une petite quacededi vite fait.
pour ce grand prince.
Georges.
Je ne sais toujours pas où tu as appris à écrire, mais ton écriture me scotchera toujours.
RépondreSupprimerUn plaisir du matin, au moins aussi intense qu'un ch'ti croissant avec le café.
Quant à quacededi,Georges est ton Grand Meaulnes ... c'est beau.
Amitié
Merci , très touché , mais c’est exagéré. J’ai jamais appris à écrire , juste eu une vie assez simple et droite pour un pirate, avec des rencontres de personnages tout droits sortis de chez London, Kérouac ou Monfreid.
SupprimerDe ce fait de temps en temps ils me chatouillent, alors je m’applique, en évitant les espaces devant les virgules, et en me relisant [ merci Nicolas ].
Et puis je touche pas un caramel en varappe, moi ;.)
bon dimanche ensoleillé...
Les écrivains qui t'ont nourris ... tu vois un peu, pas des cloches quand même.
RépondreSupprimerTon talent : nous en avons tous un ou plusieurs.Parmi les tiens l'écriture ! pour le bonheur de ceux qui te lisent ! Ce n'est pas exagéré.
La varappe,ahahah ! C'est un rêve d'enfant,à cause de Frison Roche :D interdit de rigoler ! Je l'ai réalisé !
Amicalement.
Ha , mais je me rigolais pas, frison-roche fait aussi parti de ma liste, même si pour la montagne je suis bien néophyte. bon , mais j’ai bien une ou deux histoires de crapahute en peaux de phoques avec ces fameux petits skis oranges qui avaient un trou à leur extrémité pour passer les cordes. mais c’était y a si longtemps...
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